LA COLLECTION DES MUSEES

Salle Sully, Musée du Louvre  Musée National de Beyrouth  Extraits du Sarcophage d'Alexandre, Musée Archéologique d'Istanbul 

 Musée du Louvre
 Musée Archéologique d'Istanbul
 Musée National de Beyrouth
(Sources Nina JIDEJIAN : L'Histoire du Liban à travers les images)

 


 

Eshmounazar II, roi de Sidon, fils de Tabnit

L'intérêt pour la Phénicie s'éveilla en France au cours du XIXème siècle, passant lentement de la chasse au trésor à la recherche scientifique digne de ce nom. Voici d'abord le chancelier du Consulat général de France L. Peretié, un amateur quelque peu intéressé et parfois lié à l'agent consulaire J. Durighello, lui-même peu scrupuleux et d'une science douteuse. Le Musée du Louvre doit au premier le beau sarcophage de basalte noir du roi de Sidon Eshmounazar II ; dégagé durant l'une des ses fouilles en 1855, et au second le groupes de statues et reliefs pratiquement intacts tirés en 1887 d'un Mithréum dont il ne voulut jamais révéler l'emplacement.
Voici ensuite l'éminent savant que fut Ernest Renan délégué en 1860 par Napoléon III en mission inventorier auprès du corps expéditionnaire français ; sa méthode et son savoir ne lui vaudront que des découvertes moins brillantes. Sa " Mission de Phénicie " reste cependant la première évaluation scientifique sérieuse de la civilisation phénicienne.

  

Mithra portant le taureau sur ses epaulesMithra egorgeant le taureau

Le dieu Mithra fut vénéré à Sidon. Les grottes ou les cryptes souterraines étaient les lieux choisis pour célébrer les rites mystérieux en l'honneur du dieu. Ces sanctuaires étaient divisés par une allée centrale. Mithra, divinité de la lumière céleste, était généralement accompagnée de deux porteurs de torches vêtus à l'orientale. Cette religion est d'origine perse. D'après la légende, Mithra rencontra un taureau sauvage dans un pâturage de la montagne, le saisit par ses cornes et le chevaucha. Le taureau se mit à galoper et après une course folle s'effondra exténué. Mithra souleva les pattes arrière de l'animal et les hissa sur son épaule. Il traîna longtemps ce lourd fardeau et franchit des obstacles difficiles avant d'atteindre une grotte. Le chemin ardu qui mène à une grotte (transitus) est une allégorie à la souffrance humaine. Cependant le taureau réussit à s'échapper. Mithra et son chien se mirent à ses trousses. Lorsqu'il eut rattrapé l'animal, il le saisit par ses nasaux et enfonça un couteau dans sa gorge. C'est alors que le miracle s'accomplit. Des plantes utiles et salutaires jaillirent du taureau agonisant, sa moelle fit germer du blé et son sang produisit des ceps de vigne. En accomplissant ce sacrifice auquel il s'était résigné, Mithra devint le créateur de toutes les bonnes choses.

 un porteur de torche 1un porteur de torche 2

 

   

Deux statues de marbre du Mithraeum de Sidon portent chacune dans une main une torche symbolisant le soleil levant, et dans l'autre une hache à double face posée sur l'épaule.

 

 

 Mithra égorgeant le taureau

Le bas-relief, mis au jour à Sidon, représente Mithra au centre sacrifiant un taureau. Les médaillons aux quatre coins personnifient les quatre saisons sculptées en ronde bosse. A gauche, l'hiver, protégé par une cagoule, est ceint de roseaux ; au-dessus, le printemps, coiffé d'une couronne de feuilles. En haut à droite, des touffes de fleurs couronnent l'été, tandis qu'en dessous l'automne est enguirlandé de feuilles de vignes. Deux autres médaillons sont gravés au-dessus de la sculpture ; ce sont les effigies du dieu soleil et de le déesse lune. Les douze signes du zodiaque entourent la scène centrale. On remarque presque toujours la présence d'un corbeau. C'est le messager du " dieu soleil " qui ordonne à Mithra de sacrifier le taureau. Ce sacrifice est une exigence de la volonté divine et c'est ce qui explique la tristesse de Mithra. Le sacrifice du taureau devait favoriser la fertilité et assurait le renouveau annuel de la vie sur terre.

   

La déesse Hécate

 

 

La déesse Hécate aux trois corps adossés les uns aux autres était vénérée à Sidon. Elle est représentée ci-contre vêtue d'une longue tunique et entourée de nymphes. Cette déesse présidait des séances de magie et d'enchantement. Pour éloigner les mauvais esprits on plaçait souvent sa statue aux carrefours ou aux encadrements des portes. Grâce à ses trois têtes la déesse avait un champ de vision de 360° et l'esprit malin ne pouvait lui échapper.

   

sarcophage anthropoide de sidon coiffé à l'égyptienne

 

  

Sarcophage anthropoïde de Sidon, coiffé à l'égyptienne et exposé au Louvre. Ce sarcophage a été découvert en 1888 à la nécropole de Ain el-Helwé, la seule nécropole qui ` livré le plus grand nombre d'anthropoïdes en marbre trouvé dans un seul endroit.

  Statue d'Aphrodite, trouvé à Sidon

 

 

  

 

Aphrodite en bronze exposée au Louvre; le sculpteur Sidonien s'est inspiré e prototypes, et sa technique laisse à désirer; les corps de la statue est flasque et sans vigueur, le visage manque d'expression.

 

  

  

Lion de l'Epoque Romaine

 

 

Lion sculpté dans du calcaire provenant de Sidon

 

 

 

 

   

Ces notables de Sidon, qui au cinquième siècle av. J.-C. priaient sans doute Eshmoun dans son temple, furent influencés par les différentes cultures qui imprégnèrent tour à tour leur cité. La Perse laissa son empreinte sur l'architecture et l'art de cette époque, tandis que l'influence de la Grèce et de Égypte se reflète dans l'habillement. Ces sarcophages anthropoïdes de marbre, découverts pendant le XIXème siècle dans la nécropole de Magharat Abloun (Cave d'Apollon), possèdent des têtes sculptées selon les règles grecques. Ces sarcophages insolites reproduisent la configuration du corps humain, assurant au défunt, selon la tradition égyptienne, un corps intact pour la vie d'outre-tombe.

 

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Les plus beau sarcophages sculptés du monde proviennent de Sidon. Ils étaient enfouis dans la nécropole royale qui s'étend sur les collines basses au nord-est de la ville à proximité du village de Helalié.

Le 2 mars 1887, un ouvrier creusait le sol pour extraire des blocs de pierre. Il s'arrêta brusquement lorsqu'il découvrit sous sa pioche un puits funéraire s'enfonçant dans le grès. Ce puits carré menait à de nombreuses chambres funéraire. Le sarcophage du roi de Sidon Tabnit reposait dans l'une des ces chambres. Le sarcophage porte une inscription hiéroglyphique, une 2ème inscription en lettres phéniciennes a été ajouté plus tard. A l'origine, ce sarcophage était destiné à Pen-Ptah, un général égyptien, mais pour une raison inconnue il fut envoyé à Sidon pour recueillir la dépouille mortelle du roi Tabnit.

L'ouvrier qui fit cette découverte fortuite se précipita à Sidon et décrivit au missionnaire américain, le Révérend William King Eddy qui résidait dans la ville, ce qu'il avait vu. Les deux hommes se rendirent immédiatement sur les lieux munis de bougies. Ils escaladèrent le puits à l'aide d'une corde et se trouvèrent en face d'une chambre funéraire.

L'aération étant insuffisante, la flamme des bougies vacilla, puis s'éteignit. Les deux hommes, affaiblit par le manque d'air, se faufilèrent à travers les couloirs étroits pour admirer toutes les oeuvres d'art. Le sarcophage anthropoïde d'une femme dont le visage était encadré de trois tresses retombant sur les épaules attira leur attention, ainsi que le sarcophage d'un homme coiffé à l'égyptienne et doté d'une barbe postiche selon la mode égyptienne.

  

Lorsque Eddy, accompagné de l'ouvrier, atteignit une autre chambre funéraire et que le "sarcophage des pleureuses" surgit des ténèbres, ils furent saisis d'émotions. "La forme de ce sarcophage, nous dit Eddy, est celle d'un temple grec. Il représente une cella qu'entoure un portique abritant 18 statuettes de trois pieds de haut, encadrées par des colonnes; chaque extrémité est ornée de trois de ces statuettes et chaque grand côté en compte six. Ces statuettes sont sculptées avec beaucoup de finesse et d'art. Elles représentent des femmes exprimant leur douleur de diverses manières".

 

 Le sarcophage d'Alexandre, entièrement sculpté dans du marbre pentélique, est une des plus belles sépultures découvertes à Sidon. Le jeune conquérant macédonien y figure dans des scènes de chasse et de combat, c'est pour cette raison qu'il porte le nom de " sarcophage d'Alexandre". Ce sarcophage à frontons mesure 11 pieds de long, pèse plus de 15 tonnes et date du dernier quart du 4ème siècle av. J.-C. . Lorsque le sultan ottoman fut informé de sa découverte, il envoya une mission archéologique à Sidon, dirigée par Hamdy Bey, pour ramener cette oeuvre d'art exceptionnelle à Constantinople. L'aire des fouilles fut interdites aux étrangers, et des gardes furent placés à l'ouverture du puits jour et nuit. William Eddy se considéra privilégié d'avoir été le premier à contempler les magnifiques sculptures. Les ottomans, pour accéder directement à la chambre funéraire la plus proche, creusèrent un tunnel horizontal à l'ouest de la colline et y disposèrent des traverses de bois espacées de 45 cm. Ils entourèrent d'ouate les sculptures pour éviter qu'elles ne se fêlent. Puis ils posèrent le sarcophage sur quatre traîneaux de bois munis de roues. Le 23 mai 1887, le sarcophage surgit du tunnel et apparut à la lumière du jour dans toute sa splendeur. Un chemin de fer provisoire reliait les vergers à la côte, et un embarcadère avait été aménagé jusqu'au mouillage de l' Assir. Une ouverture pratiquât dans la coque du navire permit de hisser le sarcophage à bord, et on le vit s'éloigner lentement vers le couchant.

Alexandre le Grand

 

Alexandre le Grand figure deux fois sur les sculptures du sarcophage. Il est coiffé ci-contre de la peau du lion, comme le dieu Hercule de qui il se croyait issu. Cette oeuvre illustre le talent naturaliste du sculpteur. C'est une des plus belles figurations du célèbre conquérant de l'antiquité. Elle provient de Sidon où Alexandre le Grand fut accueilli en héros en 332 av. J.-C.

 

Un autre sarcophage d'une beauté saisissante que l'on désigne par " sarcophage du Lycien", fut découvert dans la nécropole royale de Sidon. Le nom de " Lycien" fut attribué à ce sarcophage, car sa forme et les scènes qui y figurent rappellent les monuments funéraires de Lycie. Il subsiste des traces de polychromie sur les sculptures; le marbre provient de Paros. L'un des côtés représente deux chars tirés par des chevaux. Un lion attaque subitement un des chevaux pris d'épouvante, les autres se ruent et se cabrent.

 

  

 

 

Le "sarcophage du Satrape", qui remonte au 5ème siècle av. J.-C., représente des scènes de la vie d'un potentat oriental, sans doute un satrape de Sidon.

 

   Stèle funéraire de Dioscourides de Balbura  

 

 

Stèle funéraire de Dioscourides de Balbura (IIème siècle av. J.-C.) découverte en 1897 dans le jardin appelé Boustan el-Amoud, Sidon. Ce "soldat de fortune" du continent grec et des villes d'Asie Mineure ont trouvé la mort dans la région de Sidon et ont été enterré là loin de leur pays d'origine.

 

Stèle funéraire de Salmamodes

 

    

 

Stèle funéraire de Salmamodes (IIème siècle av. J.-C.) découverte en 1897 dans le jardin appelé Boustan el-Amoud, Sidon.

 

 

 

 

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Le temple d'Eshmoun livra de nombreux éléments architecturaux de la période achéménide (550 - 330 av. J.-C.). des taureaux protomés, en marbre de cette époque, furent réutilisés dans un sanctuaire élevé ultérieurement dans la cour du temple. Ces taureaux protomés reflètent l'influence qu'exerça l'art Persan sur les sculpteurs autochtones de Sidon.

 

Notable Perse residant à Sidon

 

 

 

 

Notable persan résidant à Sidon

 

 

  

 

 

Des fragments appartenant à onze statuettes d'enfants furent découverts dans le temple d'Eshmoun. Ces statuettes brisées délibérément, après leur consécration au dieu guérisseur, simulaient le sacrifice des enfants malades. L'inscription phénicienne, gravée sur cette statuette, assimile cet enfant au fils de roi de Sidon.

"Cette statue-là a été consacrée par Ba'alchillem, fils du roi Ba'ana, roi des Sidoniens, fils du roi 'Abdamon, roi des Sidoniens, fils du roi Ba'alchillem, roi des Sidoniens, à son seigneur Eshmoun, en la source d'Ydlal. Qu'il bénisse". 

 Statuette en ivoire de Papposilène provenant de Sidon

 

 

Cette statuette sculptée dans l'ivoire à l'effigie de Papposilène provient de Sidon. Papposilène était, selon la légende, le fils de dieu Pan et d'une ravissante nymphe. L'enfant fut élevé à Nysa, cité de Grèce antique, et il en devint roi. Il était connu pour sa grande sagesse, et c'est pourquoi le dieu Dionysos, jeune et turbulent, fut placé sous sa protection. Papposilène est donc associé au culte de Dionysos (Bacchus). Les sculpteurs Sidoniens l'ont représenté gros, jovial et chauve. La présence de cette figure mythologique grecque à Sidon est une preuve de l'hellénisation des cités phéniciennes.

   

Kouros

 

Ce personnage se présente les bras collés au corps, brisé au bas de la poitrine; le revers est plat. le visage est sculpté avec soin. Ce n'est pas un portrait mais l'image d'un jeune homme présenté en beauté, idéalisé, un Kouros. Ces personnages sculptés, représentés le pied gauche en avant, les bras au corps sont commun au VIème siècle av. J.-C. dans tout le monde grec et les îles de la Méditerranée orientale.

   

Sarcophages Anthropoides en marbre blanc découvert dans les nécropoles de Sidon

 

 

Ces sarcophages reposaient avant d'être découverts dans des chambres funéraires voûtées aménagées au fond d'un puits de 18 pieds de profondeur, creusés dans du calcaire. Lorsque les fouilleurs atteignirent le fond de puits, ils scrutèrent les ténèbres avec leurs bougies et aperçurent un alignement d'hommes de marbre blanc.

     Sarcophage "au Navire"

  

  

ce sarcophage est digne d'intérêt: sur un petit côté, un bateau sculpté en relief surmonte des vagues. Il fut nommé "Le Sarcophage au Navire". C'est une excellente représentation d'une galère de la période romaine. ce sarcophage se trouve toujours dans le Musée national de beyrouth.

   

Stèle funéraire d'un enfant

 

 

 

Stèle funéraire d'un enfant de l'époque romaine

 

 

 

 

 

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 Il faut préciser que toutes ces collections exposées dans ce site forment seulement une part de ce qui est exposé réellement dans tous ces musées, et surtout Le Musée National de Beyrouth, et cela pour vous donner l'envie d'aller et d'être fasciné par toutes ces richesses d'oeuvre et d'histoire. 


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